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Tarifs bancaires 2025 : la hausse rattrape son retard

Après deux années de stabilité, les frais bancaires connaissent une accélération en 2025. Tenue de compte, cartes bancaires, virements en agence : la quasi-totalité des services affiche une progression, supérieure à l’inflation générale.
 

Le rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB), qui couvre 103 établissements représentant 99 % du marché, dresse un constat sans ambiguïté : 10 des 14 principaux services bancaires sont en hausse cette année. Le mouvement, amorcé en 2024, se poursuit et marque un décalage par rapport à l’inflation générale. Selon l’Insee, les prix des services bancaires ont augmenté de +3,1 % entre juin 2024 et juin 2025, contre seulement +1 % pour l’inflation globale.
 

Les frais de tenue de compte en première ligne
C’est l’un des postes les plus emblématiques : les frais de tenue de compte grimpent de 8,95 % en 2025, pour atteindre en moyenne 21,78 euros par an. Trois établissements régionaux ont même abandonné la gratuité, facturant désormais entre 12 et 24 euros par an. Dans le détail, la quasi-totalité des banques facturant ce service (80 sur 93) se situent dans une fourchette de 12 à 30 euros par an, mais certains établissements vont bien au-delà : jusqu’à 73,80 euros annuels.
 

Les cartes bancaires suivent le mouvement
Les cartes de paiement ne sont pas épargnées. La cotisation annuelle moyenne d’une carte à débit immédiat atteint 44,27 euros (+2,98 %), tandis que celle à débit différé grimpe à 44,23 euros (+2,91 %). La convergence des prix entre ces deux formules, observée depuis plusieurs années, se confirme.
 

Virements et retraits : des hausses ciblées
Le virement occasionnel en agence coûte désormais 4,95 euros en moyenne (+3,99 %). À l’inverse, les virements par internet restent gratuits. Les retraits déplacés (dans un autre établissement) atteignent désormais le seuil symbolique de 1 euro pour le premier retrait payant, alors même que les Français retirent de moins en moins d’espèces (1,6 retrait mensuel en moyenne).
 

Les populations fragiles relativement protégées
L’OTB souligne la stabilisation de l’offre spécifique pour la clientèle en situation de fragilité financière (OCF). Son coût annuel reste bien en-deçà du plafond réglementaire, et la gratuité des frais d’incidents se développe. Une bouffée d’oxygène dans un contexte de hausse généralisée.
 

Une hausse en trompe-l’œil ?
Si la tendance est nette sur les deux dernières années (+6,2 % entre juin 2023 et juin 2025), sur une décennie les services bancaires ont progressé de 17,6 %, soit moins que l’inflation générale (+20,8 %). Les banques plaident donc une forme de rattrapage, notamment après 2023 où elles avaient contenu leurs tarifs malgré une inflation élevée.
 

En creux, le rapport souligne une tension croissante entre une clientèle toujours plus connectée, habituée à la gratuité de nombreux services digitaux, et des établissements qui cherchent à préserver leurs marges dans un contexte de taux d’intérêt redevenus plus élevés.