Immobilier
Immobilier : entre accélérateur patrimonial et blocages persistants
Le marché immobilier français montre des signes de reprise en septembre (+0,1 %), mais la situation des vendeurs dépend largement de la date d’achat. Ceux qui ont acquis avant 2020 engrangent de forts gains patrimoniaux, tandis que les acheteurs récents peinent à revendre sans perte.
Les gagnants du cycle haussier
Entre 2015 et 2020, la flambée des prix immobiliers a créé un effet d’aubaine. Un ménage ayant investi 30 000 € d’apport en 2015 revend dix ans plus tard avec un patrimoine net de plus de 270 000 € à Calais. À l’échelle du Top 50 des villes, cette dynamique se retrouve partout : la revente devient un accélérateur patrimonial.
Même les acheteurs de 2020 ont, pour la plupart, reconstitué leur apport initial. Dans presque toutes les grandes villes, leur patrimoine net dépasse le capital investi, à l’exception notable de Paris, Lyon, Villeurbanne et Nantes, où la correction a été plus sévère.
Les vendeurs récents restent piégés
Pour les acquisitions de 2022 ou 2023, la situation est plus difficile. Dans plus de huit grandes villes sur dix, le patrimoine net reste inférieur à l’apport de départ. À Limoges, Rennes, Bourges ou Grenoble, la baisse des prix a été si marquée qu’elle a effacé les remboursements de crédit accumulés. Certains ménages doivent même ajouter de l’épargne pour solder leur prêt au moment de la vente.
Quelques exceptions existent, comme Brest et Le Mans, où la reprise rapide des prix permet déjà de dégager un gain patrimonial après deux ans. Mais ces cas restent marginaux.
Pour Barbara Castillo Rico, directrice des études économiques de SeLoger & Meilleurs Agents, l’enseignement est clair : « le patrimoine immobilier se construit sur plusieurs années ». La correction a bloqué certains vendeurs récents, mais la tendance de fond redevient positive.
Source : SeLoger & Meilleurs Agents
